1996 : Fête Jeumon La Belle Étoile

Après Mille Bougies la municipalité s’était solennellement engagée à effectuer des travaux sur Jeumon. Ils devaient durer trois mois, ils durèrent deux ans, obligeant les comédiens à travailler dans des ruines. La rumeur disait que la mairie entendait récupérer les lieux pour réduire un foyer de contestation et recycler un terrain particulièrement bien placé pour bâtir un centre commercial et des résidences de luxe. On parla aussi d’un parc d’attraction ou d’un Zénith, gérés par des privés. Jeumon devait aussi devenir un centre chorégraphique tandis qu’on bâtissait en face un théâtre bis : La Fabrique. A l’heure où l’on déconventionnait Vollard, la compagnie organisa Le 16 février 1996, une fête Jeumon à la Belle Étoile, à ciel ouvert, avec sketches du futur Kari Vollard, concerts et restauration. Une fête insolite, interdite par la municipalité, dans des murs sans toiture, au milieu d’un chantier… Les travaux engagés se limiteront à la réfection du toit et la dégradation de Jeumon se poursuivt inexorablement. Les bâtiments furent couverts de graffitis et, non gardés, furent livrés aux vandales. En 1999 les bureaux de Vollard subirent 15 cambriolages.

Tropicadéro chante Vollard

La fête à la belle étoile consacra la sortie d’un CD reprenant les grands titres des musiques de scène de la compagnie. Un répertoire partagé par les Créol’s, Tropicadéro, et plus tard par Vollard Combo, sous la direction de Jean-Luc Trulès,

Le déconventionnement de 1996

Après le succès de « Mille Bougies pour des conventions » de 1994 le pouvoir chercha sa revanche. Vollard obtint une convention triennale qui s’avéra draconienne et la DRAC la dénonça avant terme deux ans plus tard . Les prétextes ? 1) Avoir reculé d’un an la création d’Emeutes parce que son auteur Pierre Louis Rivière avait pris du retard. 2) Avoir refusé en attendant la pièce Noéia. 3) Ne pas avoir fait d’accueils de spectacle dans une salle en travaux !

Manœuvres pour un Centre dramatique sans Vollard

La dénonciation s’accompagna d’un rapport « interne » circulant dans les administrations, le ministère et les rédactions selon lequel le directeur de Vollard était paranoïaque, caractériel et dangereux. Le rapport, caché aux intéressés, fut contresigné par les directions culturelles de la Région, du Département et de la Ville de Saint Denis qui récusaient Emmanuel Genvrin comme directeur du futur Centre Dramatique. Des pressions furent engagées auprès de l’association pour qu’elle le licencie et dans un Guide du théâtre en Afrique et dans l’Océan Indien financé par le Ministère, le nom d’Emmanuel Genvrin disparut au profit de Pierre-Louis Rivière qui n’était pas au courant. L’objectif était de se débarrasser de la préfiguration attribuée au Théâtre Vollard en 1987. Ce sera chose faite avec la nomination du métropolitain Vincent Colin au Centre dramatique régional installé en 1998 au Grand-Marché tandis que la DRAC intentait un procès en correctionnelle à l’encontre du directeur et du président de Vollard, assorti d’une mise en redressement judiciaire pour 7 ans.

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