- Dimanche 10 novembre 2024, 15h, salle Gramoune Lélé à Saint-Benoit
- Mercredi 13 novembre, 19h, théâtre de Champ Fleuri à Saint-Denis
- Vendredi 15 novembre, 20h, théâtre Luc Donat du Tampon
Avec l’orchestre et les chœurs de La Région, 16 chanteurs réunionnais et malgaches, Aurore Ugolin (mezzo-soprano), Magali Léger (soprano) et Jean-Loup Pagesy (basse-baryton).
Le CRR en collaboration avec le Théâtre Vollard proposent un focus sur les créations lyriques de Jean-Luc Trulès et Emmanuel Genvrin sous la forme de quatre concerts scénarisés à La Réunion et un à Maurice mettant en jeu 3 solistes ultramarins confirmés, la soprano Magali Léger, la mezzo-soprano Aurore Ugolin et le basse-baryton Jean-Loup Pagesy, des second solistes réunionnais et malgaches (Léopold Pauline, Tom Leichnig, Natacha Rajemison, Ando Razananaïvo), 16 choristes de La Réunion et Madagascar, 120 participants du chœur régional et 29 musiciens de l’orchestre de la Région Réunion.
OBJECTIFS
- Soutenir et populariser la création d’opéras de l’océan Indien auprès du public des îles.
- Développer une politique de coopération culturelle entre Maurice, Madagascar, La Réunion et la métropole.
LES OPERAS
La Réunion est le seul territoire d’Outre-mer à posséder des créations d’opéras contemporains. Il existe trois œuvres écrites et interprétées :
- Maraina (2005) sur les premiers habitants franco-malgaches de La Réunion au XVIIè siècle.
- Chin (2010) sur un conflit sucrier en 1955.
- Fridom (2020) sur le destin d’une radio libre dans l’océan Indien en 1991.
Qu’est-ce que l’opéra de l’océan Indien ?
Le Théâtre Vollard s’est lancé en 2003 dans la création d’opéras originaux (livrets et partitions contemporains) sur le constat qu’un conservatoire régional formait des musiciens d’orchestre à La Réunion depuis 1987, qu’un orchestre de Région avait été fondé en 1993, qu’il existait dans l’île une quarantaine de chorales et chœurs, que des solistes réunionnais et ultramarins faisaient carrière en Europe. La Réunion était mûre pour l’opéra, comme au début des années 80, l’île était mûre pour le théâtre professionnel. À Madagascar il existe une vie lyrique particulièrement vivace, notamment soutenue par les Eglises et dernièrement l’Etat. À Maurice également avec une pratique de l’opérette depuis 1835, la création d’un conservatoire François Mitterrand et d’un festival Mauritius Opéra. La situation aux Antilles est comparable, hormis l’absence de conservatoire mais avec une longueur d’avance concernant les solistes, ceux-ci étant nombreux à faire carrière et ce depuis des décennies, à Paris. Cependant, l’écriture et la création d’opéras originaux sont réunionnais. Ce genre nouveau porte aussi bien le nom d’opéra de l’océan Indien (grâce à l’apport de musiciens, choristes et solistes de La Réunion, Maurice et Madagascar), que d’opéra d’Outre-mer avec la participation des solistes 2 professionnels : Magali Léger (Fridom) et Aurore Ugolin (Maraina, Chin), d’origine Guadeloupéenne, Josselin Michalon (Maraina, Chin) et Jean-loup Pagesy (Maraina, Fridom), d’origine martiniquaise, Steeve Heimanu Mai (Maraina), d’origine polynésienne. À ces artistes des Dom-Tom on peut ajouter des artistes issus de la francophonie : Karim Bouzra, d’Algérie (Maraina, Chin), Holy Razafindrazaka et Landy Andriamboavonjy (Maraina, Chin), Natacha Rajemison – qui a fait sa formation au CRR –, Ando Razananaïvo (Maraina, Chin, Fridom), de Madagascar. Pour Maraina en métropole, un chœur francilien a été recruté dans les milieux de la diversité. Pour Maraina à Saint-Paul, 4 choristes mauriciens ont rejoint l’équipe. Quel public ? On peut chiffrer les spectateurs, rien que sur Saint-Denis de La Réunion, à 5 000 environ, mobilisables sur un festival bien organisé ou un spectacle bien annoncé. Maraina, par exemple, a réuni 3500 spectateurs au théâtre de Champ Fleuri en 2005 et 2006, 2 000 en plein-air sur le front de mer de Saint-Paul en octobre 2009. Les opéras de répertoire créés par l’association Cantare et le CRAC, déjà avec la participation d’artistes malgaches dans les années 80 et les rencontres chorales notamment au Tampon rassemblaient un public nourri. Quels pratiquants ? Plusieurs centaines entre les chœurs, les chorales, les élèves des écoles de musiquemunicipales et les conservatoires de l’île. Il est important de noter que des talents, en voix et en instruments d’orchestre, sont formés en grand nombre qui réclament aujourd’hui des possibilités d’expression sinon des perspectives professionnelles. Des solistes, encore trop peu nombreux, tentent une carrière de chanteurs lyriques en Europe.
Les spécialistes savent combien l’entreprise de création d’un opéra contemporain, à fortiori d’un d’Outre-mer, est ardue puisqu’elle nécessite créativité, maîtrise technique et bonne connaissance des musiques régionales. La question rythmique est également fondamentale car souvent ternaire, complexe à transcrire et difficile d’exécution. Pour résumer, la technique de chant lyrique est transposable aux chants de la tradition orale et permet de trouver une vraie identité musicale. Les timbres nouveaux, la place de l’improvisation sont un apport également original. On parle de « voix bleues » pour les timbres malgaches. La nature rythmique et souvent ternaire des musiques de l’océan lndien rend difficile sa direction et son interprétation par des musiciens de répertoire. Elle nécessite un orchestre créé pour l’occasion ainsi qu’un temps de répétition plus long. Mais le résultat est appréciable et la complexité rythmique devient une richesse. Sa transcription par écrit est nécessaire car les musiciens et les chanteurs professionnels travaillent sur partitions – il existe à Madagascar le solfa, un solfège réduit inventé par les missionnaires anglais et toujours utilisé. Ce faisant, elle devient l’égale des musiques savantes et rien ne s’oppose à ce qu’elle enrichisse le répertoire classique français, en évitant le ghetto de la comédie musicale et des musiques ethniques dites « du monde ». L’opéra est du théâtre chanté et, avant les notes, sont les mots. Cependant la nature du livret d’opéra est différente du texte de théâtre : il est plus court, va à l’essentiel, est plus poétique. Après avoir choisi un thème local qui puisse avoir une portée universelle ou transculturelle, les personnages et les situations sont « tragiques » et comme le texte est entièrement chanté, il utilise différemment rythmes et phonèmes. Enfin quelle langue choisir pour un livret indien-océanique , le créole, le français, le malgache ? L’auteur fait des choix qui, de nos jours, n’entraînent plus l’incompréhension grâce au sous-titrage. Maraina et Fridom ont été traduits et sous-titré en anglais, Chin en anglais et en chinois. La coproduction de Maraina au Théâtre Jean-Vilar de Vitry-sur-Seine en octobre 2008 avec l’Orchestre de l’Opéra de Massy, les représentations de juin 2009 à Paris intra-muros (Théâtre Silvia-Monfort), les représentations de Chin en octobre 2011 au Théâtre de Vitry avec le même Orchestre de l’Opéra de Massy, l’enregistrement de l’orchestration de Fridom avec le philarmonique d’Hangzhou en Chine, les flatteuses critiques de la presse nationale, la diffusion des trois opéras sur France-Télévision, la participation aux journées européennes 2011 et 2012 Tous â l’opéra ! ont inscrit la compagnie dans un réseau national. Plus récemment en mars 2022, des extraits de Maraina ont été interprétés à Antananarivo dans le cadre de la semaine de l’Europe à Madagascar et aux Comores. L’aboutissement des projets Maraina, Chin et Fridom, ont révélé un bon niveau culturel de l’île (il faut des musiciens professionnels, des chœurs, des chanteurs suffisamment chevronnés), des moyens financiers et des soutiens institutionnels, des capacités de création et de confiance en soi qui expriment la vitalité d’une société. À La Réunion, la musique classique et l’art lyrique sont liés traditionnellement à la bonne société, aux Blancs et à l’Église catholique. L’intrusion d’un discours nouveau, d’un compositeur noir, d’un Théâtre Vollard réputé anticonformiste ont bousculé les codes. L’image de l’Outre-mer français y a gagné en prestige.
DÉROULÉ DU CONCERT
Une première partie (50’) avec Maraina et Chin :
Extraits Maraina
- Ouverture, 1’30, instrumental. Orchestre de Région.
- Avizahay ! 2’30, mariage traditionnel. Aurore Ugolin, Jean-Loup Pagesy, Magali Léger, petit chœur malgache.
- Fady, 5’27, solo de la folie. Aurore Ugolin.
- Quocumque ! 8’06, débarquement des colons. Chœur régional, solistes Jean-Loup Pagesy,
- Léopold Pauline, Ando Razananaïvo.
- Mangina, 2’12, chant funèbre. Chœur malgache, Aurore Ugolin.
- Le jour se lève, 8’, solo Jean-Loup Pagesy, Aurore Ugolin.
Extraits Chin
- Levé katrèr ! 5’24, Introduction. Chœur réuniono-malgache.
- Renvoyée ! 3’11, Jean-Loup Pagesy, Magali Léger, Aurore Ugolin, chœur réuniono-malgache.
- Thi Kang, 5’24, Magali Léger, Jean-Loup Pagesy, chœur réuniono-malgache.
- Sémitane ! 2’45. Chœur réuniono-malgache.
- Hanuman Kali, 3’06, chant funèbre, Aurore Ugolin.
Entracte
Une deuxième partie (30’) avec Fridom :
Extraits Fridom
- Radio Paroles, 3’41. Chœur réuniono-malgache, Magali Léger, Natacha Rajemison, Tom
- Leichnig.
- Au Chaudron ! 3’42. Chœur réuniono-malgache.
- QHS, 5’43, Jean-Loup Pagesy, Magali Léger.
- Ménéla ne se rend pas, 4’21, Magali Léger, Natacha Rajemison, chœur réuniono-malgache.
- Voyage, 10’20, chœur réuniono-malgache, Jean-Loup Pagesy, Magali Léger. Final avec chœur régional.
INTERPRÈTES SOLLICITÉS
L’orchestre (29 musiciens) et le chœur régional de La Réunion (120 choristes). 3 solistes ultramarins de Paris : Magali Leger (soprano), Aurore Ugolin (mezzo-soprano), Jean-Loup Pagesy (basse-baryton).
4 second-solistes de La Réunion et Madagascar : Léopold Pauline (ténor), Natacha Rajemison (mezzo), Ando Razananaïvo (basse), Tom Leichnig (ténor).
Un chœur de l’océan Indien composé de :
- 11 choristes malgaches de Madagascar : 2 Soprani : Nantenaina Natacha Rajemison, Fitia Harisoa Rainibe ; 3 Alti : Nathalie Hantanirina Eddie Randriamanalina, Ando Nandrianina Lydia Rabeson, Andréa Sack ; 2 Ténors : Lova Harivelo Raoelison Andriamanana, Tanteliniaina Fitahiana Rasendrahasina ; 4 Basses : Herrick Hubert Rajaonah, Dominique Rakotonirina, Toky Hasina Rakotonirina, Ando Ny Aina Razananaivo.
- 1 choriste malgache de Toulon : Ranosiarilala Long (soprano).
- 1 choriste réunionnais de Lyon : Tom Leichnig (ténor).
- 1 choriste réunionnais de Tours : Léopold Pauline (ténor).
- 2 choristes réunionnaises : Nicole Leichnig (soprano), Stéphanie Amourdom (alto).
RÉPÉTITIONS
- Préparation piano-chant choristes à Madagascar. 23-28 septembre 2024.
- Répétition chœur régional, St Denis ou St Pierre, octobre 2024.
- Lectures d’orchestre. CRR, octobre 2024 St Benoit.
- Répétitions piano-chant chœur régional + Vollard : 4,5 novembre, St Benoit.
- Répétitions orchestre/chant. 6,7 novembre 2024, St-Benoit.
- Répétitions scéniques, mise en scène, couturière 8 novembre, générale le 9 novembre.
ÉLEMENTS SCÉNIQUES
Le projet propose de conserver la configuration classique d’opéra avec l’orchestre en fosse.
La scénographie et la mise en scène se proposent légères avec rétroprojections vidéos pour Maraina et Fridom, toiles pour Chin. Objets de décor : palmier translucide pour Maraina, cubes translucides pour Fridom. Quelques accessoires de scène : valise, colliers, chapeaux, écouteur, etc. Les costumes seront unifiés (noir classique et singularité pour les solistes), les accessoires et éléments de décor à récupérer auprès du Théâtre Vollard, de la Cité des Arts et de la Ville de Saint-Denis. Les extraits seront sous-titrés.
CONCERTS
Quatre lieux de représentation, 3 à La Réunion, 1 à Maurice :
- Réunion Est, salle Gramoune Lélé de Saint-Benoit, première en matinée le dimanche 10 novembre.
- Réunion Nord, théâtre de Champ Fleuri, mercredi 13 novembre.
- Réunion Sud, théâtre du Tampon, vendredi 15 novembre.
REALISATION D’UN COFFRET DVD DES 3 OPERAS, EDITION D’UNE PARTITION
Disposant d’enregistrements professionnels existants, il est nécessaire de les réunir et proposer au public un même coffret rassemblant Maraina, Chin et Fridom. À fin mémorielle et patrimoniale, il est nécessaire d’éditer artisanalement les partitions complètes des 3 opéras.
PERSONNEL HORS INTERPRÈTES
- Un responsable de projet, directeur artistique, librettiste, metteur en scène, sous-titreur : Emmanuel Genvrin.
- Un directeur musical, compositeur et chef d’orchestre : Jean-Luc Trulès.
- Un scénographe, préparateur vidéo et lumière : Hervé Mazelin.
- Une costumière-habilleuse : Isabelle Gastellier.
- Une pianiste de répétition : Valérie Boyle Quilici ou autre.
- Le personnel technique et administratif du CRR, de Champ Fleuri, du théâtre du Tampon.
- Une responsable d’accueil : logements, voyages, visas, per diem, transports des artistes sur place : Stéphanie Amourdom.
- Un organisateur à Madagascar : Herrick Rajoana.
LA PRESSE
Trulès sait marier les timbres des instruments, il sait écrire pour les voix
Laurent Bury, Forumopéra
Des livrets puissants où s’entrecroisent intérêts publics et destins individuels
Thierry Guyenne, Opéra Magazine.
Mariant classique, maloya et mélodies créoles.
Marie-Aude Roux, Le Monde
L’opéra, élitiste, montre qu’il peut être populaire, accessible, mais toujours de qualité
Anne Bocandé, Africultures.
Maturité musicale, écriture exceptionnelle
Corine Moncel, Afrique Asie.
Réconfortant pour les adeptes de l’universalité des îles
Renée Raza, l’Express de Madagascar.