1995 : De l’eau à la Grande-Chaloupe

En février 95, la population de cet écart, exaspérée par le manque d’eau, voulut interdire une reprise de la pièce Lepervenche. Des éléments « incontrôlés » tentèrent même de saboter les rails et de mettre le feu aux décors. Il fallait trouver de l’eau ! Un chauffeur de l’association Ti Train eut l’idée de rouvrir les forages anciens où soi-disant il n’y avait qu’une eau saumâtre. L’eau était douce ! Un voisin avoua qu’on lui avait dit de se taire, les autorités, qui avaient le projet de créer une zone naturelle protégée, ne désiraient pas aménager un secteur enclavé et habité par des occupants sans titre. Une quinzaine d’articles de presse suivirent l’affaire, qui mirent les rieurs du côté des comédiens. Par peur du scandale les laboratoires refusèrent de l’analyser. Les répétitions de Lepervenche purent reprendre. Pas pour longtemps puisque la troupe fut, en juillet, accusée d’empoisonner les sources et de ne pas respecter ses accords avec la population. En embuscade on trouvait un élu municipal, le Renouveau Charismatique, le sorcier du village. Les habitants qui vivaient des représentations, cuisinières, musiciens, figurants et conducteurs de train prient – moyennant de nouvelles compensations – la défense du spectacle.

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