1992 : Grève de la faim

Du 14 au 19 septembre 1992 les comédiens du Théâtre Vollard entamèrent une grève de la faim au kiosque du Barachois de Saint-Denis. La compagnie était en pleine répétition de Millénium, un spectacle en partie financé par des fonds internationaux, avec des comédiens francophones du Burkina Faso, du Canada, de Maurice, du Maroc quand les subventions réunionnaises virent à manquer. Camille Sudre, le leader charismatique de Radio Freedom et nouveau président de Région prônait la suppression des subventions aux artistes. Au sortir des émeutes de 1991, le climat était explosif et pour éviter tout dérapage les comédiens choisirent l’arme de la grève de la faim. Commencée dans les bureaux du théâtre, elle se transporta en public dans un kiosque du Barachois de Saint-Denis. Les médias se déchaînent, l’opinion publique se divisa et Paul Verges, qui dînait en face avec des représentants de l’ANC d’Afrique du Sud, dénoua la crise avec l’aide du secrétaire général de la préfecture Adolphe Colrat qui, nouvellement nommé, venait de débarquer. Une « avance » fut consentie qui permit à Millénium de voir le jour et à la troupe de survivre. Une campagne d’insultes, d’injures et de menaces, abondement relayée par les médias locaux, dura des mois, notamment un reportage de RFO qui se permit de rajouter des sifflets et huées sur les applaudissements de Millenium. Cependant la pièce continua sa carrière et fut invitée en 1993 au Vè Sommet de la Francophonie à Maurice. En réaction à ce qu’elle venait de vivre, la compagnie créa en 1994 Votez Ubu Colonial, un spectacle sur les pratiques de république bananière dans les DOM TOM.

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