1999. Les Procès

Les 3 mai et 18 juin 1999, Vollard au palais de justice

A la suite d’une entrevue avec les comédiens le 20 janvier 1998, le conseiller théâtre de la DRAC Réunion assigna les responsables de la troupe (directeur et président) en correctionnelle pour injures, menaces et intimidations « dans le but d’obtenir des subventions ». Une campagne de presse eut lieu, sibylline, les comédiens ignorant qu’il s’agissait d’eux, jusqu’à ce qu’ils soient convoqué par la police. Un concert de soutien Sauvez Vollard eut lieu le 12 décembre au Divan du Monde à Paris. Le 13 mars 1999, à l’occasion de la tournée de Kari Vollard en métropole, Emmanuel Genvrin interpella la ministre de la culture dans l’émission Le Cercle sur France 2 et fut reçu au ministère peu après où il s’expliqua et conclut un accord pour une conservation de sa subvention en cas d’acquittement ou de simple outrage. Le 3 mai 1999 le TGI renonça à la liquidation et ordonna la mise en redressement judiciaire de la compagnie pour 7 ans,pour peu que l’aide du ministère soit maintenue. A l’approche du procès en correctionnelle, un comité de soutien de 130 artistes et écrivains se constitua, une nouvelle campagne de presse se déchaîna. Un éditorial ignominieux du JIR demanda à « pisser sur Genvrin » et à « le faire crever ». Le jour du procès, le même journal publia faussement que les comédiens, en parcourant le quartier du Chaudron avec des hauts parleurs avaient cherché à soulever le peuple pour prendre d’assaut le palais de Justice. Le 2 juillet, André Pangrani et Emmanuel Genvrin, respectivement président et directeur de Vollard furent condamnés pour pour simple outrage et relaxés des menaces et actes d’intimidation. Libération et Charlie Hebdo prirent la défense de Vollard, pas le Nouvel Observateur qui, dans un tour d’horizon du théâtre à La Réunion, « oublia » de mentionner Vollard. Pour respecter sa parole un courrier de la ministre Catherine Trautmann demanda au préfet Daubigny de rétablir la subvention de l’État à la compagnie. La lettre (lue mais non communiquée aux intéressés) fut mise au panier par ce dernier. Dans les DOM TOM, le dernier mot revient au préfet, pas au ministre ! In extremis en décembre, Séga Tremblad, écrit au Brésil pour fuir le climat délétère de La Réunion fut créé avec succès à Jeumon, tourna au Festival d’Avignon et à Paris au Divan du Monde et une nouvelle fois le Théâtre Vollard fut sauvé.

Sauvons Vollard, soirée de soutien à Paris au Divan du Monde (12 décembre 1998)

Une soirée avec Tropicadéro au Divan du Monde permit de rassembler 300 signatures et d’alerter la presse nationale et le public parisien sur la situation du théâtre à La Réunion : d’un côté l’on crée un centre dramatique officiel, de l’autre l’on contraint les artistes réunionnais au chômage et à l’exil.  

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