Genvrin Emmanuel

Emmanuel Genvrin

Emmanuel Genvrin, acteur devenu auteur

Une enfance normande

Né à Chartres en 1952, ses origines familiales sont normandes par son père , bruxelloises par sa mère. Il a un oncle et un parrain malgaches. Il grandit en Normandie et poursuit des études à Paris V la Sorbonne où il obtient un DESS en psychologie clinique. Parallèlement il est musicien rock et chanteur (Grenn Ilill, Herman Jazz) et publie un recueil de poèmes « Les oiseaux du Murmure ». Il est comédien de 1974 à 1978 à la Tripe de Caen – théâtre universitaire pour laquelle il traduit du grec « La Paix » d’Aristophane.

Le début de l’aventure théâtrale

Après un stage à la clinique anti-institutionnelle de La Borde, il exerce en Normandie puis à l’île de La Réunion où il fonde le Théâtre Vollard en 1979. Il met en scène et créolise « Ubu Roi » d’Alfred Jarry et « Tempête » d’après Aimé Césaire puis se consacre à l’écriture dramatique : « Tizan la pèr Bébèt » (1980), et « Marie Dessembre » (1981) qui connaîtra un gros succès populaire. Des dizaines d’autres pièces vont suivre :

  • « Nina Ségamour » (1982),
  • « Le Mariage de Mascarin » (1982),
  • « Torouze » (1984),
  • « Colandie » (1985),
  • « Runrock » (1986),
  • « Nelson et le Volcan » (1987),
  • « Etuves » (1988),
  • « Lepervenche » (1990), son plus gros succès avec 40 000 spectateurs,
  • « Millenium » (1993), qui représentera la France au Vème sommet de la Francophonie à Maurice en 1995,
  • « Noéla » (1993),
  • « Votez Ubu Colonial » (1994),
  • « José » (1995),
  • « Kari Vollard » (1996),
  • « Baudelaire au Paradis » (1997),
  • « Séga Tremblad » (1999),
  • « Quartier Français » (2002),
  • etc.

Au rythme d’une pièce par an en moyenne, la troupe drivée par André Ginzburger, tourne régulièrement en métropole, en Belgique, en Tunisie, aux Antilles. Avec « Nina Ségamour », « Torouze » et « Étuves », elle participe à l’essor du Festival des Francophonies de Limoges. « Lepervenche » et « Votez Ubu Colonial » sont programmés à Paris Quartier d’Eté, « Kari Vollard » et « Séga Tremblad » multiplient les saisons à Paris au Divan du Monde.

Emmanuel Genvrin obtient quatre bourses d’écriture, est distingué en 1990 pour « Lepervenche » (Volcan d’or) et en 2000 pour « Séga Tremblad » (meilleur spectacle outre-mer). « Etuves » obtient le label du Bicentenaire de la Révolution française.

Un rayonnement au delà du bassin océan Iindien

« Baudelaire au Paradis » et « Etuves » sont traduits en anglais, Baudelaire est monté en Australie, Etuves est traduit par Towsend Brewster et monté par Charles Turner à l’Ubu Repertory Theater de New York en 1989. Il est membre fondateur de la bibliothèque francophone de Limoges en 1983 et président du jury du prix Jean Fanchette de l’île Maurice en 1998. Il inaugure le théâtre du Tampon, fonde le théâtre du Grand-Marché, actuel Centre Dramatique de La Réunion, le Cinérama de La Possession et Jeumon, espace culturel pluridisciplinaire de la ville de Saint-Denis aujourd’hui Cité des Arts, crée deux festivals de théâtre à La Réunion et Pigalle Marron à Montmartre en 1998 (Paris). 
Il écrit les dialogues du film « Les Blancs des hauts » de Jean-Marc Desrosiers pour FR3 en 1986, une dramatique « Les Flamboyants », réalisée par Éric Olivier et produite par Rivic en 1986, un scénario « Bel-Air » avec la collaboration d’Yves Boisset.

Aujourd’hui Emmanuel Genvrin écrit des livrets d’opéra qu’il met en scène avec le musicien Jean-Luc Trulès : « Maraina » (2005), « Chin » (2010), « Fridom » (2020), œuvres jouées à La Réunion, à Madagascar, en métropole au Théâtre Jean Vilar de Vitry et au théâtre Silvia Monfort. « Fridom » est créé pour la télévision dont l’orchestration est enregistrée à Hangzhou (Chine). Un film documentaire de Marie-Clémence et César Paes « l’Opéra du bout du monde », prix Kimitété 2012 et Best film à Berlin en 2014, retrace l’épopée de « Maraina » entre La Réunion, Madagascar et Paris.

Une dizaine de ses pièces de théâtre et ses opéras ont été diffusés à la télévision (RFO, France Ô, Antenne Réunion,Télé Kréol, Réunion La 1ère). Deux documentaires retracent la saga du théâtre Vollard : « Un théâtre nommé Vollard », de Catherine Damour, en 2001, « Vollard nout téat », d’Anne Bonneau, en 2020.

Emmanuel Genvrin crée les éditions musicales Indzo et anime le groupe musical de séga-salsa Vollard Combo de 2000 à 2006.


Le comédien

Comme comédien de théâtre il a tenu de nombreux rôles dans la compagnie Vollard et apparait dans des films et téléfilms réalisés par Yves Boisset (Jean Moulin, Salengro), Gabriel Aghion (Un autre Monde), Mikaela Watteau (Les Yeux du volcan), Henri Helman (Joséphine Ange gardien), Yvan Le Moine (Rosenn), Serge Elissalde (L’affaire de l’esclave Furcy), Bertrand Mandico (Les garçons sauvages), François Bigrat (série Cut).

De nombreux portraits et articles de presse lui sont consacrés dans :

  • Les Temps Modernes,
  • Théâtre-Théâtres,
  • L’Avant-Scène,
  • Autrement,
  • La Croix, Ubu,
  • l’Humanité,
  • le Quotidien de Paris,
  • Libération,
  • Le Figaro,
  • le Parisien,
  • Charlie-Hebdo,
  • Le Point, Politis,
  • l’Express,
  • Marianne,
  • le Nouvel observateur,
  • Le Monde,
  • Challenges,
  • Le Monde Diplomatique,
  • Regards,
  • France Outre-mer,
  • Télérama,
  • Cassandre-Horschamp,
  • Les Lettres Françaises,
  • Afrique-Asie,
  • Le Mauricien,
  • l’Express de Madagascar,
  • Le Haïtien,
  • Forum opéra,
  • Opéra magazine,
  • etc.

Il fait partie des « 100 personnalités qui comptent à La Réunion » pour le journal L’Express le 26 octobre 2000. Le 20 mars 2012, le journal le Monde publie son portrait : Emmanuel Genvrin « faiseur de culture » à La Réunion. 
Depuis 2013 il écrit des nouvelles dans les revues Kanyar (Tulé Tulé, La terrible madame Alloume, Motor gasy, Tropic Salomé, Gran marché, L’enterrement de Jacques, La sirène de Saint-Gilles), Indigo (Madame Ziskar, Faïza), Lettres de Lémurie (Calamity Chati, Mahajanga 76). Il publie un premier roman Rock Sakay en 2016 et un second Sabena en 2019 aux éditions Gallimard (Continents noirs), sélection officielle du Prix Métis, du Prix Athéna et du prix littéraire de la Ville de Caen.